Les blessures émotionnelles de notre enfance ont conditionné notre forme d’attachement.
Il est tout à fait naturel et sain de s’attacher aux autres. Cela fait complètement partie du programme des origines de l’être humain. Nous sommes tous interdépendants.

Pour qu’un enfant vive un attachement sécure, il est important que ses parents répondent à ses besoins d’Amour, de démonstration affective, de sécurité, de valorisation, de respect, de plaisir, de communication ainsi qu’à ses besoins de nourriture, de soins etc…

Dans ces conditions, il se développe bien, physiquement et psychiquement. Il se sent reconnu, rassuré dans ses peurs, encouragé dans ses expériences. Il a ce faisant une bonne confiance en lui. Il sait s’affirmer, il sait demander lorsque qu’il a besoin. Il n’a pas peur du jugement. Il a une bonne estime de lui-même pour être, et pour exprimer qui il est. Il est conscient de ses valeurs et de ses qualités.

Seulement, nous n’avons pas toujours reçu cet amour démonstratif et sécurisant dans notre enfance et alors, apparaissent des troubles de l’attachement.

Si nous n’avons pas été entendus et reconnus dans nos besoins, si on ne nous a pas accordé d’importance et de place, il y a de fortes chances que nous soyons devenus craintifs et que nous fuyons le lien.

C’est l’attachement évitant.

Nous n’avons pas été accueillis dans nos émotions enfant, pas rassurés. Nous n’avons pas été respectés, exaucés dans nos demandes. Nous avons été confrontés à la froideur émotionnelle, au vide, à l’absence affective, voir même au rejet. Nos émotions ont été douloureuses à ressentir et par voie de conséquence et de protection, nous nous sommes déconnectés de nos ressentis. Nous avons enregistré que le lien d’attachement était souffrant. Nous avons perdu confiance en lui. Nous l’évitons. Nous évitons les relations pour ne plus ressentir d’émotions, ni les siennes, ni celle des autres. Nous évitons les relations pour éviter toutes activations émotionnelles. Pour cela l’attachement évitant est froid, voir hostile, et parfois, perçu comme hautain, orgueilleux.
En cela les évitant mettent les personnes à distance.

Parfois, dans le domaine sentimental, il peut s’attacher, seulement dès lors qu’il sentira que le lien se renforce, il peut prendre peur et tout arrêter, disparaître.
Blessures émotionnelles abandon/rejet/injustice.

Peut être qu’au contraire nous avons très peur de perdre le lien. Nous avons alors un grand besoin de présence et de reconnaissance, un profond besoin d’être rassurés et réconfortés.

Nous n’avons alors certainement pas vécu assez d’expériences sécurisantes avec nos parents grâce auxquelles nous aurions pu sentir qu’ils étaient toujours là pour nous. Nous avons douté de l’Amour qu’ils nous portaient.

Ou au contraire, leur Amour était peut-être trop protecteur, trop contrôlant, étouffant, auquel cas ils nous ont transmis sans le savoir leurs propres peurs, leurs propres manques.

La résultante étant la même, nous sommes dans un profond manque de sécurité affective et nous souffrons de dépendance affective.

Nous ne savons pas dire non. Pour garder le lien, nous nous oublions. Nous subissons beaucoup de situations difficiles sans rien dire. Nous avons sans cesse besoin d’être rassurés. Nous souffrons d’attachement anxieux. Nous manipulons pour avoir. Nous contrôlons.
Blessure abandon/trahison.

Ou encore, dans des schémas familiaux profondément défaillants, nous avons peut-être vécu beaucoup de situations insécures, instables, des violences émotionnelles, verbales, physiques, ou encore sexuelles.

De profonds traumatismes alors nous habitent.

À aucun moment, nous n’avons pu percevoir une bonne image de nous-mêmes, aucune valeur ou encore aucune qualité.

Notre base narcissique saine, celle dont nous avons tous besoin pour vivre sereinement, n’a pas pu se construire. Ce faisant, aucun fondement en nous peut nous assurer un minimum d’équilibre et de sécurité interne.

Des parents addicts à l’alcool, à la drogue. Dépressifs, suicidaires, etc..

Des responsabilités d’adultes prises enfant, bien trop tôt.

En cela, nous allons intégrer un attachement désorganisé, oscillant entre l’attachement fuyant, et l’attachement anxieux. Besoin de l’autre, puis tout à coup, le fuir, le rejeter.

Nous avons enregistré l’Autre comme dangereux.

Nous sommes hypersensibles. Le moindre regard, la moindre réflexion, la moindre impression ré-active l’ensemble des traumatismes de manière violente.

Pour exemple, si une personne avec qui vous discutez baille plusieurs fois, la personne dans l’attachement sécure restera parfaitement ancrée. Elle ne sera absolument pas déstabilisée émotionnellement.

Celle dans l’attachement anxieux sera plus ou moins vexée mais ne dira rien.

L’attachement fuyant lui n’en tiendra pas rigueur, il est déconnecté de ses émotions, de ses ressentis.

Celle dans l’attachement désorganisé sera complètement dévastée, submergée. Ses traumas s’activeront. Elle pensera qu’elle est inintéressante, nulle, qu’elle n’a aucun intérêt, aucune importance, aucune valeur. Ça sera extrêmement violent pour elle.
Blessures émotionnelles rejet/abandon/humiliation/trahison/injustice.

Gardons bien à l’esprit que rien n’est figé. Nous pouvons toujours améliorer la qualité de notre attachement grâce à la pratique de l’alignement et à un accompagnement.

Marie Chauderon